Indicateur d’évolution de la durée de la saison de végétation
Description de l’indicateur
Pourquoi cet indicateur ?
La durée de la saison de végétation est un paramètre déterminant pour la faune et la flore en altitude. Très dépendante du climat, elle est un bon indicateur de l’évolution des écosystèmes face au changement climatique. Plus réduite en altitude où les saisons sont plus marquées, la période de croissance de la végétation influence fortement la distribution des espèces animales et végétales et donc la structuration des écosystèmes. Cet indicateur est donc intéressant à croiser avec les indicateurs d’évolution de la distribution et des cycles saisonniers des herbivores notamment.
Voir l'indicateur herbivore ➞Comment l'interpréter ?
Les dates de début de croissance (en vert) et de sénescence (en orange) de la végétation sont des indicateurs de la période favorable pour le développement et la reproduction de la faune et la flore.
La durée de cette période de développement de la végétation est dépendante des conditions d’enneigement et de température. Elle varie donc fortement d’une année à l’autre et en fonction de l’altitude. En 2019, la durée de la saison de végétation était de 173 jours en forêt (1300 m - 1700 m), 139 jours en lande (1900 m - 2300 m) et seulement 127 jours en pelouse (2400 m - 2700 m), soit une saison plus courte de 46 jours en pelouse qu’en forêt. Cet indice révèle aussi qu’en 2020, la saison de végétation a démarré beaucoup plus précocement qu’en 2019, et ceci surtout à basse altitude (en forêt).
Comment est-il calculé ?
Un indice de vert de la végétation est obtenu par l’analyse des images prises chaque jour en mode timelapse par chaque piège photos (voir l’indicateur). Une zone d’intérêt est sélectionnée dans le champ photographié par chaque caméra. Sur chaque photo de chaque caméra, l’indice de vert (ratio vert/rouge+bleu+vert) est extrait pour chaque pixel de la région d’intérêt et la moyenne de ces indices par pixel sont calculés pour obtenir une valeur moyenne d’indice de vert pour l’ensemble de la zone d’intérêt. Les données sont ensuite filtrées selon la méthode de Sonnentag et al. (2012) qui permet de lisser les valeurs à partir d’une fenêtre de temps glissante de 3 jours. Cela permet de minimiser les impacts du changement de luminosité sur les valeurs. Ensuite, une courbe est adaptée aux points selon la méthode de Klosterman et al. (2014) puis une méthode basée sur l’approche de Gu et al. (2009) permet d’identifier les 3 stades phéno : début, maximum et fin de saison (ces stades sont calculés à partir des dérivés de la courbe).
Quelles sont les limites d'interprétation de l'indicateur ?
La zone d’intérêt doit être définie en évitant les zones d’ombres apparaissant dans l’image, ce qui peut être difficile surtout en forêt. Sur les sites de haute altitude, les appareils souvent disposés à l’abri d’un rocher pour éviter les dégâts liés aux avalanches, peuvent être recouverts par la neige et déneiger plus tardivement que la zone de référence.
A quelle fréquence ?
La collecte des données se fait semestriellement, l’indicateur est donc mis à jour à cette fréquence.
Depuis quand est-il calculé ?
Août 2018
Protocole d’acquisition des données
Les appareils photos disposés entre 1200m et 2700m sur 3 versants du massif du Mont-Blanc sont programmés pour prendre un photo par jour à heure fixe tout au long de l’année.
Un dispositif des pièges photos est installé depuis l’été 2018 sur des transects d’altitude du territoire de la Communauté de communes de la vallée de Chamonix (secteurs Loriaz, Peclerey, Plan de l’Aiguille/gare des Glaciers et Couvercle) entre 1300m et 2700m tous les 200 m de dénivelé. Chaque transect est dédoublé afin d’avoir à chaque palier 2 pièges photos disposés à la même altitude, dans le même milieu et sur le même versant mais chacun espacé d’au moins 500 m de distance afin de limiter les comptages multiples des mêmes animaux. Les pièges-photos sont disposés sur les placettes permanentes de suivi à long terme des écosystèmes selon le dispositif ORCHAMP
Voir le programme ORCHAMP ➞Enjeux sur la durée de la saison de végétation
Avec le changement climatique, les saisons de végétation se décalent et s’allongent. Quel impact sur la distribution des espèces et la composition des écosystèmes ?
Voir les enjeux ➞Carte
Références
- Gu, L., Post, W., Baldocchi, D., Black, T., Suyker, A., Verma, S., Vesala, T., Wofsy, S. (2009). Characterizing the seasonal dynamics of plant community photosynthesis across a range of vegetation types. In: Noormets, A. (Ed.), Phenology of Ecosystem Processes. Springer, New York, pp. 35–58, 10.1007/978-1-4419-0026-5 2.
- Klosterman, S.T., Hufkens, K., Gray, J.M., Melaas, E., Sonnentag, O., Lavine, I., Mitchell, L., Norman, R., Friedl, M.A., Richardson, A.D. (2014). Evaluating remote sensing of deciduous forest phenology at multiple spatial scales using PhenoCam imagery. Biogeosciences 11, 4305–4320.
- Sonnentag, O., Hufkens, K., Teshera-Sterne, C., Young, A.M., Friedl, M., Braswell, B.H., Milliman, T., O’Keefe, J., Richardson, A.D. (2012). Digital repeat photography for phenological research in forest ecosystems. Agricultural and Forest Meteorology 152, 159–177.
- Filippa G., Cremonese E., Migliavacca M., Galvagno M., Forkel M., Wingate L., Tomelleri E., Morra di Cella U., Richardson A.D. (2016). Phenopix: A R package for image-based vegetation phenology. Agricultural and Forest Meteorology 220: 141-150.
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